1882 : Naissance du salafisme en Egypte


Le salafisme naît suite à la conquête coloniale de l'Egypte par le Royaume-Uni 

Les Sultans interdisaient toute réflexion religieuse. Il ne pouvait y avoir de théologie.

Lorsqu'en 1882 l'Egypte tombe aux mains de l'Angleterre, le Sultant perd une grande partie de son autorité et les imans se demandent ce qu'ils ont fait à Dieu pour mériter cela. "Avons nous été de mauvais musulmans ?" C'est le début d'un questionnement et d'un retour à la tradition, la salafiya, opéré par les oulémas d'Al-Azhar au Caire. Ce salafisme se diffuse progressivement dans tout le Maghreb.

La France fait l'erreur d'aider à se développer le salafisme pour lutter contre l'islam des campagnes

Les Français sont obnubilé par l'ennemi confrérique, ce premier islam des campagnes de la rébellion de 1871. La France se focalise à tord sur la menace de cet islam des marabouts et joue la carte des réformistes salafistes sans comprendre qu'elle se trompe d'ennemi.

Pierre Vermeren dans le Point du 23 Mars 2017

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"L'Arabie Saoudite est le géniteur idéologique de Daech"

Pierre Conessa dans le Point du 20 0ctobre 2016

Pierre Conessa est un ancien fonctionnaire au ministère de la Défense, auteur de "Docteur Saoud et Mister Djihad" (Robert Lafon)

Dès la création du royaume, le djihad a été le moteur idéologique de l'identité saoudienne. Au nom de cette justification religieuse, les Saoud ont lancé la guerre contre les autres tribus arabes pour unifier la péninsule et créer leur dynastie, puis ils ont fait de même contre l'empire Ottoman. Dans les livres scolaires saoudiens, le djihad est décrit comme une geste héroïque et noble. Voilà pourquoi les Saoudiens ont toujours représenté le contingent étranger le plus important au sein des Talibans, des commandos du 11 Septembre (15 des 19 terroristes), ou de Daech. Le salafisme quiétisme n'est rien d'autre qu'une préparation psychologique à la violence.

Au-delà de la politique officielle du royaume, qui a financé le djihad contre les soviétiques en Afghanistan dans les années 1980, une myriade de fondations, d'associations et d'ONG vibrionnent et financent des projets opaques. La ligue islamique mondiale, créée par l'Arabie Saoudite, a distribué beaucoup d'argent, parfois détourné par le passé pour financer le djihad. DES ONG humanitaires sont parfois le faux nez de groupes terroristes comme le Lashkar- Taiba pakistanais qui a organisé les attentats de Bombay. Une chose est néanmoins sûre : l'Arabie Saoudite est à l'origine de Daech sur le plan idéologique. Car elle a créé le wahhabisme, requalifié en salafisme  par ses adeptes, une idéologie religieuse profondément sectaire, antisémite, raciste et mysogine, prétendant revenir au temps du prophète. 

Fragilité de la dynastie des Saoud, qui diffuse le salafisme tout en faisant appel à la protection de l'Occident

Chaque fois que le régime des Saoud est en danger, il fait appel aux "mécréants" : les Occidentaux. Cela a déjà été le cas en 1979, lorsque des gendarmes français du GIGN ont libéré la Grande Mosquée d'étudiants islamiques radicaux ou, en 1991, lorsque les soldats américains ont contré l'invasion du Koweït par Saddam Hussein. Pour obtenir l'absolution des oulémas qui dénonçaient une "invasion de croisés" en terre d'islam, les Saoud ont laissé les coudées franches sur la diffusion du salafisme à l'étranger et sur la gestion de la société.

Le  royaume refuse de combattre Daech, dont les thèses trouvent un écho favorable au sein d'une partie de la société ... / ... alors que le régime est directement attaqué par son chef, Abou Bakr al-Baghdadi, qui conteste la légitimité religieuse des Saoud à contrôler les Lieux Saints. Plusieurs attentats ont ainsi déjà frappé le royaume. Le monstre créé par l'Arabie Saoudite est en train de se retourner contre lui.

La France combat le radicalisme, tout en protégeant son géniteur pour des raisons commerciales.

Le Proche et le Moyen-Orient représente les 3/4 des exportations d'armes de la France en 2015.

Principaux acheteurs d'armes de la France sur la période 2011-2015 :

  1.  Arabie Saoudite : 7,32 MD €
  2. Qatar : 7,25 MD €
  3. Egypte : 6,37 MD € (en grand epartie payés par l'Arabie Saoudite)

La dépendance de l'industrie d'armement de la France vis-à-vis de l'Arabie Saoudite fait que la diplomatie française s'aligne sur celle du royaume saoudien.

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L'ordre Salafiste s'impose dans la société algérienne depuis la guerre d'Algérie

Après 1954, La France se trompe encore d'ennemi : les officiers rentrés d'Indochine, qui viennent de perdre la guerre face au Vietminh (le Parti Communiste vietnamien), et la classe politique française, obnubilée par Moscou, sont certains que le FLN est u support du communisme, ce qui est faux (en réalité le FLN était plus sous l'emprise des salafistes que des intellectuels communistes).

Dès la fin des années 50, dans les zones de combat des Aurès et de Kabylie, il régnait déjà un ordre salafiste (appelé alors islahiste) dans certains maquis : pas d'alcool, pas de musique, interdiction de fumer, sous peine de mort.

Les deux tendances (socialiste et salafiste) convergent après 1962, année où le FLN, constitué surtout de soldats, car beaucoup d'intellectuels ont perdu la vie durant la guerre, confie les clés de la société à ces salafistes. 

Pierre Vermeren dans le Point du 23 Mars 2017

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Années 1980 : La montée en puissance de l'intégrisme islamique.

Dix ans avant l'effondrement de l'Union Soviétique, c'est en 1979 que le réveil de l'intégrisme islamique a mit fin à la domination exclusive des deux grandes puissances :

« Washington a indirectement créé la plus grande plateforme terroriste de tous les temps. C’est là que Ben Laden a développé l’idée d’un émirat géographique localisé (l’Afghanistan des années 90, puis celui des Talibans à la fin de cette décennie) comme prélude à un califat universel grâce à ses cellules Al-Qaeda disséminées dans le monde entier » (diplomate à Alger dans le Point du 1er Septembre 2016)

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Août 1990 - Février 1991 : La première guerre du Golfe

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2 Août 1990 : Sadam Hussein envahit le Koweït pour s'emparer de ses ressources pétrolières, défiant l'ordre mondial mis en place depuis 1945 pour assurer l'approvisionnement en pétrole de l'économie mondiale.

Les USA mobilisent une coalition de 34 pays, qui réunit des pays membres de l'Otan, un grand nombre de pays sunnites, des pays d'Europe de l'Est nouvellement indépendants et des pays d'Amérique Latine (Argentine, Honduras, Sierra Leone)) ou d'Asie (Corée du Sud, Singapour) qui dépendent de la Pax Americana pour leur approvisionnement en pétrole.

La neutralité de l'URSS et de la Chine au Conseil de l'ONU permet à la coalition américaine d'intervenir sous mandat de l'ONU.

En l'espace de six semaines, du 16 Janvier à la fin de Février 1990, l'offensive alliée anéantit l'armée de Sadam Hussein.

Le président Georges Bush père a pour doctrine de faire respecter l'ordre mondial, sans intervenir directement dans les affaires intérieures d'un pays. Il laisse au pouvoir Sadam Hussein fortement affaiblit par la défaite et permet aux Kurdes de constituer une zone autonome, sans pour autant accéder à l'indépendance. Par contre, les forces alliées n'interviennent pas lorsque Sadam Hussein lance une terrible oppression contre le soulèvement de la majorité chiite de la population irakienne.

Avril 1991 :  Une résolution du Conseil de l'ONU permet l'envoi de denrées alimentaires et de fournitures médicales dans l'Irak sinistré, mais pas des matériaux nécessaires à la reconstruction du réseau électrique et d'eau potable détruits par les bombardements de la coalition (largage de 88 000 tonnes de bombes en 43 jours, ce qui est davantage que ce qui fut largué en 1943 par les Alliés).

Si en dehors des pertes militaires irakiennes, les bombardements ont causé des pertes civiles relativement limitées par rapport à leur ampleur, par contre la politique de sanctions causa un très grand nombre de morts en empêchant une reconstruction rapide de l'Irak dévastée.

Le président Georges Bush père à la sagesse de ne pas occuper l'Irak vaincu militairement. Par contre il positionne des troupes américaine en Arabie Saoudite pour dissuader le dictateur irakien de toute nouvelle aventure militaire.

Ceci est considéré comme un sacrilège par Ben Laden, qui décide alors d'engager une guerre terroriste contre l'Amérique.

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1991 - 2001 : L'Algérie en guerre contre la barbarie islamiste

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1983 : Mohamed Bouslimani, figure des Frères musulmans algériens, organise le recrutement et le transit de combattants algériens vers l’Afghanistan.

Mars 1989 : Abbassi Madani crée le Front Islamique du Salut

Février 1989 : Le dernier soldat soviétique quitte l'Afghanistan.

Les "Afghans algériens" retournent dans leur pays. Ils ont l’expérience de la guérilla, sont soutenus par des pays (Afghanistan, Arabie Saoudite), de puissants services de renseignement et les réseaux planétaires de fondations et d’ONG islamistes.

Septembre 1989 : Légalisation du FIS (Front Islamique du Salut)

Juin 1990 : Le FIS remporte les élections locales avec 54 % des voix, premier scrutin libre depuis l’indépendance, le 5 Juillet 1962. Le FIS prend le contrôle de 953 communes sur 1539 et de 32 wilayas (provinces) sur 481.

Mai-Juin 1991 : Le FIS appelle à une grève illimitée pour exiger une élection présidentielle anticipée.
Les affrontements entre islamistes et forces de l’ordre font des dizaines de morts. Etat de siège. Arrestation des dirigeants du FIS.

Selon la logique extrémiste, qui génère toujours des groupuscules encore plus extrémistes, les plus radicaux du FIS créent Le Jour du jugement. Alors que le FIS est en passe d'accéder au pouvoir par les élections, le Jour du jugement déclenche une guerre terroriste.

29 Novembre 1991 : Première attaque d’un groupe terroriste du Jugement dernier contre un poste militaire en Algérie. Le groupe des assaillants est majoritairement formé par des « vétérans » d’Afghanistan. Ayant vécus ensembles en Algérie, ces terroristes étaient très difficiles à infiltrer par les services secrets algériens.

Avec une administration corrompue et inefficace, le régime algérien confronté à une profonde hostilité d'une majorité de la population se trouve en grande difficulté face à une menace terroriste qui peut s'appuyer sur d'anciens combattants de la guerre d'Afghanistan. Mais le régime repose aussi sur les anciens combattants du FLN, qui connaissent parfaitement les pratiques de la guérilla dans les maquis et en zones urbaines. L'institution militaire, dernier rempart du régime contre l'offensive terroriste, reste solide, avec une armée de conscrits qui lui permet de garder le lien avec le peuple algérien.

26 Décembre 1991 : Le FIS remporte le premier tour des élections législatives (47,5 % des voix).

Janvier - Février 1992 : Démission du président Chadli Endjedid. Annulation du second tour des législatives, violences (70 morts), instauration de l’état d’urgence, dissolution du FIS.

Juin 1992 : Assassinat de Mohamed Boudiaf, président du Haut Conseil d’Etat, doté des pouvoirs du président de la République. Escalade de la violence.

Août 1993 : Apparition du sigle GIA

Fin 1993 : On estime à 15.000 le nombre de personnes tuées en un an.

L’émir du GIA Sid Ahmed Mourad, l’un des plus connus Algériens d’Afghanistans, allias Djaffar el-Afghani, fait assassiner le frère musulman Mohamed Bouslimani, qui une décennie plus tôt recrutait et organisait l’envoie de combattants algériens en Afghanistan.
Le gouvernement algérien profite de la rivalité meurtrière entre le GIA et les frères musulmans.

Février 1994 : Djaffar el-Afghani est éliminé par l’armée sur les hauteurs d’Alger.

Septembre - Octobre 1994 : Echec du dialogue entamé par le pouvoir avec le FIS. Mise en résidence surveillée des dirigeants du FIS, Abbassi Madani et Ali Belhadj. Les massacres continuent.

Décembre 1994 : Prise d’otages dans un Airbus d’Air France sur l’aéroport d’Alger. Les gendarmes du GIGN libèrent l’appareil sur l’aéroport de Marseille-Marignane, les 4 terroristes sont tués.

25 Juillet 1995 : Attentat revendiqué par le GIA dans le RER parisien : 7 morts, plus de 80 blessés. En attaquant directement la France, le GIA  perd sa base arrière d'où il finançait la guerre terroriste en Algérie.

Mars 1996 : Sept moines français enlevés dans leur monastère de Tibhirine par le GIA de Djamel Zitouni.

Mai 1996 : Les 7 moines sont retrouvés égorgés.

Eté 1997 : Recrudescence des massacres, surtout dans les environs d’Alger (plus de 1.200 victimes). Les observateurs s’interrogent sur les responsabilités de l’armée.

Décembre 1997 - Janvier 1998 : Reprise des massacres avant le début du Ramadan. Plus de 1000 victimes. les violences se déplacent notamment vers l’Ouest de l'Algérie.

Novembre 1998 : Une scission au sein du GIA donne naissance au Groupe Slaviste pour la Prédication et le Combat (GSPC), dirigé pas Hassan Hattab. Cette nouvelle scission au sein des terroristes favorise le gouvernement algérien.

Avril 1999 : Bouteflika élu président

Septembre 1999 : La loi sur la « concorde civile », une amnistie pour les islamistes qui n’ont pas commis de crime de sang, annoncée par le président Bouteflika, est adoptée par référendum par 98,6 % de oui.
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La loi d’Amnistie prive les groupuscules terroristes de nombreux combattants et crée la suspicion parmi des extrémistes psychopathes qui voient des traitres partout.
L’Etat peut armer des groupes d’autodéfense dans les villages, qui en 1991 avaient largement votés pour le FIS, mais qui basculent du côté du gouvernement après les nombreux massacres terroristes dont ils ont été victimes dans tout le pays.

Juillet 2000 : Plus de 1000 personnes tuées depuis l’application de la loi en Janvier. Les terroristes se vengent sur le peuple algérien qui les abandonne.

Hiver 2000 - 2001 : Recrudescence des massacres, plusieurs centaines de victimes. Le peuple algérien bascule massivement en faveur du gouvernement et soutien sa lutte contre le terrorisme. Dans un environnement qui leur est devenu hostile, les groupuscules terroristes ont de plus en plus de mal à échapper aux groupes d'autodéfense des villages et des forces armées après s'être découverts pour commettre leurs crimes.

C'est désormais toute la nation algérienne qui se mobilise pour combattre un extrémisme religieux venu d'Arabie Saoudite, totalement étranger à la culture et à l'histoire algérienne. L'Algérie est le premier Etat dans le monde a avoir gagné une guerre contre la barbarie du XXIème siècle. Mais durant les 10 ans de crimes terroristes en Algérie, les pays occidentaux resteront sourds aux appels de l'Algérie pour une mobilisation internationale contre le terrorisme. Cet aveuglement conduira au 11 Septembre 2001.

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2001 - 2016 : Les attaques terroristes contre les pays occidentaux

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2001-2012 : La vulnérabilité des pays occidentaux face à la menace terroriste

De 2001 à 2012, le terrorisme a pu frapper les pays occidentaux par surprise, lorsque leur opinion publique, mais aussi leurs services de sécurité, restaient persuadés qu'ils n'étaient pas concernés par ce qui se passait dans le monde musulman, puis dans les autres pays occidentaux :

Mais après cette première attaque surprise, les Etats occidentaux mobilisent leurs services de sécurité pour mettre en échec ce type d'attentat. Au fur et à mesure que le terrorisme touche un nouveau pays, l'indifférence à ce qui se passait chez les autres fait place à une mobilisation internationale contre la barbarie.

Pendant plus de 10 ans, la France est restée épargnée par le terrorisme islamique, ses services étant déjà préparés depuis les attentats de 1995 et maintenant des contacts étroits avec les services des pays arabes, notamment algérien et syriens.

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2001 : La guerre contre les Talibans en Afghanistan

L'attaque surprise du 11 Septembre 2001 (2.977 morts) cause le même choc en Amérique que l'attaque surprise de l'aviation japonaise contre la flotte de Pearl Harbor (2.403 tués ou disparus).

L'Amérique entre en guerre contre l'Afghanistan des Talibans, qui ne veulent pas leur livrer Ben Laden.

La guerre d'Afghanistan est l'occasion pour le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld et le vice-président Dick Cheney de faire remonter les dépenses militaires à leur niveau de la guerre froide.

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2003 : La deuxième guerre d'Irak

Après la victoire sur les Talibans, Donald Rumsfeld et Dick Cheney ont besoin de déclencher une nouvelle guerre pour maintenir un budget militaire au plus haut.

Donald Rumsfeld profite du discrédit de la CIA après le 11 Septembre pour créer  le Bureau des projets spéciaux (Office of Special Plans), placé sous l'autorité directe de Paul Wolfowitz, son secrétaire adjoint et géré par le sous-secrétaire à la Défense, Douglas Feith. Le travail de cette officine fut de falsifier le matériel fourni par la CIA et les renseignements militaires et d'apporter ses propres conclusions à la Maison-Blanche. Ce bureau fourni de fausses informations pour faire croire à une menace des armes de destruction massive en Irak.

Pour servir leurs propres intérêts financiers, Donald Rumsfeld et Dick Cheney trompent l'Amérique et la détourne des vraies priorités :

Ils organisent une destruction de la nation irakienne et son pillage systématique après l'occupation américaine :

La politique de Donald Rumsfeld et Dick Cheney a consisté à dépenser des milliards d'argent public, sans aucun résultats pour le peuple irakien et au seul profit du complexe militaro-industriel dont ils sont les membres les plus imminents.

Par contre, ils laissent les jeunes soldats américains face à tout un peuple irakien entré en rébellion, dans un pays totalement déstructuré et sans aucune perspective politique de sortie du conflit.

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2012 - 2016 : L'Etat Islamique

La constitution d'un califat du terrorisme en Syrie et en Irak

18 Décembre 2011 : Les forces armées américaines achèvent leur retrait d'Irak.

De 2012 à 2016, l'Etat Islamique s'empare d'immenses territoires en Irak et en Syrie, d'où il organisme une véritable guerre terroriste contre les pays occidentaux.

En 2012, l'Etat Islamique d'Irak profite de la guerre civile en Syrie pour occuper une grande partie du territoire syrien.

Cette organisation composée de militaires de Sadam Hussein démobilisés par les américains, d'extrémistes sunnites et de criminels venus des pays arabes, du Caucase et de l'Europe, prend le nom d'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), littéralement « État islamique en Irak et dans le Cham », que ses opposants  désignent par l'acronyme arabe Daech.

S'étant emparé d'importantes ressources pétrolières, l'Etat Islamique peut financer simultanément sa guerre territoriale en Syrie et en Irak, des attentats partout dans le monde et mettre en oeuvre une propagande pour attirer de nombreux combattants dans le nouveau "Califat" et faire naître des vocations terroristes à l'intérieur même de l'Europe. Il sera d'autant plus facile de frapper l'Occident que celui ci pendant deux ans est incapable de concevoir une riposte :

Les attaques terroristes contre la France, Bruxelle

La création et la montée en puissance de Daech correspond avec la multiplication des attentats terroristes en France :

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2017 : La chute de l'Etat Islamique

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Comme durant la guerre d'Algérie, la folie meurtrière des extrémistes de Daech les a conduit à détruire tout ce qui était à la base de leurs succès initiaux :

La disparition de Daech va affaiblir les moyens de financement et de propagande du terrorisme islamique

Le précédent d'Al Qaida de Ben Laden montre qu'une organisation terroriste perd une grande partie de ses moyens d'action et de son prestige après avoir perdu sa base territoriale. La disparition de Daech ne va pas mettre fin au terrorisme islamique dans le monde, mais ce sera un terrorisme déstructuré, éclaté en groupes rivaux, disposants de peu de ressources et pourchassés par les services de sécurité de tous les Etats Occidentaux, Arabes, Russe, Turque ou Iranien. Le terrorisme spontané d'individus isolés n'est que le sous produit de la mythologie du Califat de l'Etat Islamique. Avec la disparition du Califat, la puissance mobilisatrice de la mythologie du terrorisme islamique va retomber à son niveau d'avant la création de l'Etat Islamique en 2012. 

La production du département médias de l'EI s'est effondrée entre Août 2015 et Septembre 2016

En Août 2015, au faîte de son pouvoir d'attraction, Daech avait produit 700 éléments de propagande, diffusés sur Twitter, Facebook et les réseaux sociaux. En Septembre 2016, le chiffre est tombé à moins de 200, selon une étude de l'académie militaire West Point.

"Tous les jours, des dihadistes meurent en tournant des images, à tel point qu'aujourd'hui Daech rencontre des problèmes pour transmettre son savoir-faire médiatique. Il est donc normal que la quantité et la qualité des productions de Daech en pâtissent" note Wassim Nasr, spécialiste de la mouvance islamique, auteur d'un documentaire "Le Scénario de la terreur".

Effondrement du nombre de nouveaux candidats au Djihad entre l'été 2015 et l'été 2016

A l'été 2014, date de la proclamation du califat, le contenu des messages montraient un "Etat" en construction avec ses "fonctionnaires" au labeur, ses "policiers" qui faisaient la circulation dans des villes conquises certes par la force, mais où la population semblait continuer d'avoir une vie normale. Grâce à cette "communication positive", les volontaires accouraient du monde entier - 30.000 au pic de l'attraction djihadiste, selon l'administration américaine.

En Septembre 2016, Daech ne peut plus affirmer que les structures de sont Etat sont en voie d'édification, alors qu'en un an, l'EI a perdu plus de la moitié de ses territoires en Irak. En Avril 2016, 200 étrangers seulement cherchaient à franchir la frontière turco-syrienne pour rallier Daech, alors qu'ils étaient dix fois plus un an auparavant.

Les désertions créent une réaction de panique et de paranoïa au sein des terroristes

Signe du désarroi qui s'est emparé de l'Etat Islamique, les vidéos d'exécution de traîtres ou de supposés espions infiltrés dans ses rangs ont supplanté celles montrant "des liquidations de prisonniers ennemis".

Figaro 15 Octobre 2016