Réinventer la vente en magasin

1 - Constat

 

Baisse du retour sur investissement du secteur

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La vacance commerciale s'étend à la périphérie

Avant la crise de 2008, la désertification commerciale ne concernait que les centre-ville historiques.

La crise financière de 2008, puis la crise des dettes souveraines de la zone € ont provoqué une baisse durable du pouvoir d'achat, alors que les surfaces commerciales et le e-commerce ont continué de croître à un rythme rapide. La baisse du chiffre d'affaires au m2 touche l'ensemble de l'appareil commercial et les commerces de périphérie connaissent à leur tour une hausse de la vacance commerciale.

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Une gestion comptable des magasins qui a oublié le client

fr.fasionnetwork.com - 23 Octobre 2017


Désirée Bollier : Les grands magasins américains pensaient que leurs clients étaient acquis. Ils disent tous que le numérique est leur pire ennemi. Mais ce n’est pas vrai : leur pire ennemi, c’est eux-mêmes. Il y a dix ans, ils ont décidé de tout miser sur la rentabilité et au lieu d’écouter leurs clients, ils se sont laissés guider par leurs comptables. Il n’y avait plus personne dans les boutiques physiques pour aider les clients, ni pour les encaisser. Et l’expérience est devenue simplement banale. Lorsque j’ai rejoint Scott Malkin chez Value Retail, nous voulions dévier le paradigme de la perception d’un outlet comme un endroit identifié low cost vers un concept qui ferait rêver Beverly Hills.

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2 - Les causes de la crise du commerce en magasin

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Les causes qui touchent l'ensemble de l'appareil commercial

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Les causes spécifiques aux centre-villes historiques

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Les causes spécifiques aux villes moyennes

Le déclin des villes moyennes s'explique par la désindustrialisation et la fermeture d'établissements publics (casernes militaires, hôpitaux publics .....).

Le déclin démographique et la paupérisation provoquent un déclin du commerce dans son ensemble.

Déjà fragilisé comme dans toutes les autres villes, le commerce de centre ville atteint le point de rupture dans les villes moyennes, où la vacance commerciale se propage progressivement sur toutes les rues commerçantes secondaires. Dans les petites villes, c'est la rue principale qui voit fermer ses commerces les uns après les autres.

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3 - Les solutions pour réinventer la vente en magasin

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Rétablir une concurrence équitable entre la vente sur internet et la vente en magasin

fr.fashionnetwork.com - 9 Novembre 2017

William Koeberle : Si on veut du commerce physique, en centre-ville ou en périphérie, il faut créer les conditions pour une concurrence équitable. Aujourd’hui, vous avez un commerce numérique qui ne paie quasiment aucune charge locative et foncière. Et je ne parle pas là que des Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon), qui ont profité des règles fiscales pour optimiser leur niveau d'imposition et dont il est bon que le gouvernement commence à s’occuper. L’assiette fiscale basée sur les surfaces de vente n’est plus en ligne avec le monde économique actuel.

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Revaloriser le rôle du vendeur

Le rôle du vendeur ne peut plus se limiter à la vente de "produits", mais devenir un véritable "personal shopper" (conseils personnalisés) et gérer sa communauté de clients sur les réseaux sociaux (communauty manager).

La vente en magasin doit désormais faire appel à du personnel très qualifié

Dans le haut de gamme et le luxe, la vente personnalisée peut aller jusqu'à la prise de rendez-vous avec les meilleurs clients et l'organisation de présentation des nouvelles collections, à l'exemple des manequins-cabine qui présentent les nouvelles collections des créateurs en show-room pour les principaux clients.

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fr.fasionnetwork.com - 23 Octobre 2017

Désirée Bollier : Nous avons créé des modules de formation spécifiques avec l’École hôtelière de Lausanne, qui marient le retail et l’hôtellerie, et c’est un prérequis pour travailler chez nous. Nous venons de passer les trois mois de formation, avec 380 sessions pour toute l’équipe. Selon moi, les vendeurs ne devraient pas se voir comme des vendeurs, mais plutôt comme des majordomes et des concierges.

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Enseignements du baromètre Social Retail 2018

Si 76 % des employés de boutiques sont « plutôt heureux » ou « très heureux » dans leur travail, plus de 85 % des équipes ne recommanderaient pas leur entreprise pour sa capacité à générer du bien-être. A l’heure où l’expérience d’achat est citée par tous comme l’un des principaux leviers du commerce, le chiffre est d’autant plus inquiétant qu’il est en progression, selon le baromètre Social Retail RMS 2018.

Ainsi, près de la moitié du panel d'employés du commerce interrogés est à l’affût d’une autre opportunité d’emploi, auxquels s’ajoutent 20 % de salariés en attente d’une promotion.

Les principaux éléments négatifs dans l’expérience des salariés s’avèrent être :

Les leviers de bien-être d’un commerce sont :

Un management qui contribue au bien-être des employés :

La relation client qui contribue au bien-être des employés de boutiques.

« Il y a un désengagement des managers de terrain qui sont souvent dans leur bureau pour faire le reporting. Et ne peuvent pas encadrer et accompagner leur équipe sur le terrain."

"Quand les procédures sont écrites, on pense en général besoins du siège et pas du terrain ". Ceux qui écrivent les procédures doivent être envoyés en magasin pour voir les conséquences sur le terrain. 

Pour assouplir ce carcan, certains s'inspirent de l'approche d'Apple, qui fait en sorte de dégager ses équipes de vente des contraintes du reporting et de la pression des objectifs. « J'ai demandé à mes équipes en magasins de stopper certains reportings, explique le dirigeant d'une marque de thé. Plusieurs semaines plus tard, personne n'avait demandé ces informations. C'est qu'elles n'étaient pas stratégiques. Nous nous en passons. En ce qui concerne les objectifs, l'an passé, je n'ai pas fixé d'objectifs de croissance des ventes. Je leur ai dit "faites le n-1". En revanche, j'ai mis en place un bonus exponentiel s'ils dépassaient cette barre. Nous avons versé 10 % de primes de plus. »

L’enquête Social Retail RMS 2018 a été menée auprès de 1 114 employés de boutiques, dont 73 % de femmes, 34 % de moins de 30 ans et 37 % de 31-40 ans. Un panel qui officie à 55 % en boutiques de rue, à 70 % à Paris, a pour 58 % un rôle de management et propose pour 43 % du prêt-à-porter et pour 8 % des cosmétiques.

Conclusion : Un magasin doit être géré comme un business unit en mode start-up, sous le leadership d'un manager charismatique. Pas de reporting, mais de la formation. L'équipe est jugée uniquement sur les résultats. Lorsque les résultats sont mauvais, le magasin passe sous tutelle d'une équipe volante de "réanimateurs".

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Diversification dans de nouveaux services payants

Lorsqu'un magasin est devenu un véritable lieu où se retrouvent les personnes partageant une même culture de mode, il est alors possible de proposer à la clientèle de nouveaux services payants :

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Rémunérer le magasin pour sa fonction showroom et de point de contact physique avec la clientèle

La grande distribution facture très cher à ses fournisseurs la mise en avant de leurs produits en têtes de gondole ou sur leurs catalogues.

Les magasins les plus qualitatifs, ceux qui ont une réelle expertise commerciale dans le secteur de la mode, une réelle qualité architecturale et ont su fidéliser la clientèle locale, apportent une plus-value aux marques quelle sélectionnent, qui va au-delà de la simple vente d'un produit.

Les marques et les créateurs auraient tout intérêt à mettre en place un écosystème où les boutiques les plus qualitatives seraient rémunérées pour leur fonction de show-room et de point relai pour leurs ventes locales par internet 

Le fondateur de la marque Faith crée une nouvelle forme de rétribution de ses distributeurs - Les Echos - 23 Sept 2015

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Applications mobiles pour accompagner le client en magasin

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Naf Naf s'inspire des services de l'hôtellerie de luxe

fashionnetwork Janvier 2018

« Aujourd’hui, l’expérience client est primordiale, nous nous inscrivons à Lyon dans ce qu’on appelle le "retail immersif", à savoir un lieu sensoriel et réhumanisé », expose Véronique Rodriguez, directrice marketing de Naf Naf, précisant que le concept a été mis au point en interne. La sélection de produits effectuée par la cliente est apportée dans la zone de cabines sur des portants, façon chariot d’hôtel chic. Durant l’essayage, elle dispose d’un bouton qui, lorsqu’il est actionné, éteint les ampoules extérieures de l’architecture de la cabine, signalant qu’elle a besoin d’assistance. La teinte dominante du concept ? Le rose poudré évidemment, accompagné de touches or et vert.

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DFS ouvre la Samaritaine en 2019

http://fr.fashionnetwork.com/news/LVMH-va-rouvrir-La-Samaritaine-en-2019-avec-DFS,941672.html#utm_source=newsletter&utm_medium=email

https://www.lvmh.fr/les-maisons/distribution-selective/dfs/

https://en.wikipedia.org/wiki/DFS_Group

https://www.linkedin.com/in/eleonore-de-boysson-60aab5b/